Pourquoi prévenir les déchets ?

Le meilleur déchet est celui que l'on ne produit pas
Aujourd’hui, 326 millions de tonnes de déchets sont produits en France par an.

La réduction des déchets est une démarche fondamentale pour :

  • économiser les matières premières épuisables ;
  • limiter les impacts liés à la production de déchets sur l’environnement ;
  • diminuer le coût de la gestion des déchets pour la collectivité nationale.



Agir pour réduire la production de déchets consiste à s’engager dans des démarches de prévention de déchets.

  • Chiffres-clés : la production de déchets en France

    Aujourd’hui, 326 millions de tonnes de déchets sont produits en France par an (ADEME, donnée 2017). 69% de ce tonnage provient du secteur de la construction, 21% des autre activités économiques et enfin 10% sont produits par les ménages.

  • Les impacts environnementaux liés à la production de déchets

    Les émissions de gaz à effet de serre

    Le secteur du traitement des déchets génère en 2018 plus de 3% des émissions de GES totales en France (en équivalent CO2). Entre 2010 et 2018, les émissions issues des déchets ont diminué de 2,6% /an grâce essentiellement à la baisse du volume de déchets mis en décharge (source : MTE).


    Le méthane (CH4) est le principal gaz à effet de serre émis, représentant près d’un quart des émissions nationales de CH4. Les émissions de CH4 proviennent en grande majorité des installations de stockage de déchets non dangereux (source : CITEPA). Depuis 2003, les émissions de méthane liées au traitement des déchets ont diminué de 30 %, en lien avec une diminution des déchets éliminés par stockage et d’une meilleure valorisation du biogaz. (source : ADEME, 2020)

    Gaz à effet de serre Part des gaz à effet de serre dans les émissions du secteur de traitement des déchets Source principale
    Méthane (CH4) 87,1% Stockage (et traitement des eaux usées)
    Dioxyde de carbone (CO2) 8,2% Incinération
    Protoxyde d’azote (N20)    4,4% Traitement des eaux usées et des déchets solides


    Les émissions de polluants dans l’air

    Les émissions de polluants provenant du secteur de traitement des déchets sont essentiellement liées à l’incinération et aux feux de déchets. En France, elles ont globalement diminué sur la période 1990-2018.


    Le secteur des déchets contribue de façon non négligeable aux émissions nationales de mercure (15%), HCB (10%) et cadmium (6%). Les émissions de HCB (polluant organique persistant) sont associées à l’incinération des boues résiduelles du traitement des eaux usées. La forte décroissance observée entre 1997et 2006 (de plus de 95%) est liée à la mise en conformité des incinérateurs en termes de traitement des fumées. Les émissions de mercure proviennent surtout des émissions liées à la casse des lampes fluorescentes.


    Quant aux émissions d’oxydes d’azote (NOx), de dioxyde de soufre (SO2) et de monoxyde de carbone (CO)liées de l’incinération de déchets, elles ont baissé avec la mise en place, au début des années 2000, de techniques de réduction nécessaires au respect des valeurs limites d’émissions.

    (source :  CITEPA)


    Les déchets, s’ils ne sont pas correctement jetés et traités, constituent une source de pollution de l’environnement.


    L’abandon des déchets dans l’environnement a des impacts sur l’environnement (pollution des sols, de l’air, des cours d’eau, des nappes phréatiques, des mers et des océans).

    Il est source de nuisances en termes de dégradation des paysages et du cadre de vie.

    Il peut également avoir des répercussions en matière de santé publique (contamination de la chaîne alimentaire par des polluants, création de gîtes larvaires facilitant la propagation d’épidémies telles que la dengue, le chikungunya, le paludisme).

    (crédit photo)


    Les déchets plastiques sont de loin les déchets les plus répandus dans le milieu marin et constituent une préoccupation environnementale et sanitaire croissante. Selon l’ONU, 10 millions de tonnes de macro-déchets sont rejetés chaque année dans les océans : 80% proviennent des activités terrestres et les 3/4 sont des déchets plastiques. 15 % sont rejetés sur les plages par la mer, 15 % flottent en surface ou dans la colonne d’eau et 70 % coulent sur les fonds marins. Les déchets plastiques se fragmentent progressivement et deviennent des micro-déchets qui peuvent intégrer la chaîne alimentaire. (source : L’environnement en France – édition 2019)


    Les déchets plastiques les plus fréquents que l’on observe dans les océans et dans les cours d’eau douce sont des déchets de produits en plastique à usage unique, tels que les emballages et les produits de la vie quotidienne. Les observations sur les plages montrent également une grande contribution des objets de la vie quotidienne et des emballages (50 % des plastiques sont des plastiques à usage unique) (source : ADEME, chiffres pour l’Atlantique Nord-Est)
     
    Les rejets de plastiques dans l’environnement peuvent également provenir d’une gestion maîtrisée des déchets, ce qui est le cas pour les eaux usées. Ces dernières peuvent contenir des microbilles de plastiques, issues entre autres des produits cosmétiques, des fibres issues du lavage de vêtements synthétiques ou des résidus issus de la dégradation de pneus lessivés par les eaux pluviales. Un autre rejet possible est le déversement accidentel par la mauvaise manipulation des granulés plastiques industriels.


    De la consommation de matières à la production de déchets


    En France, en 2016, la consommation intérieure apparente de matières (qui traduit la consommation de matières pour les besoins de l’économie) s’élève à 720 millions de tonnes (Mt), ce qui représente 10,8 tonnes en moyenne par habitant (t/hab.), toutes matières et activités économiques confondues. Après avoir été consommées, près de la moitié de ces matières (322 Mt, soit 4,8 t/habitant) deviennent des déchets (tous déchets confondus).


    La réincorporation dans les processus de production de matières premières recyclées s’élève à 19,5 % en 2016. Cela signifie que seulement un cinquième des besoins de l’économie est issu des déchets valorisés en France. Le reste (80,5 %) provient des matières premières vierges. Parmi les matières réintroduites dans les processus industriels figurent les papiers-cartons (66 %), le calcin (58 %), les ferrailles (51 %) et l’aluminium (44 %). L’incorporation de plastiques recyclés dans l’industrie représente seulement 6,5 % de la production de plastique.

    En 2017, plus de 17 Mt de déchets non minéraux et non dangereux ont été mis en décharge en France (source : MTE / L’environnement en France – édition 2019).

Dans un contexte de raréfaction des ressources naturelles, il apparaît essentiel de consommer aussi peu de ressources que possible en réduisant leur utilisation pour une même production, en produisant des biens qui durent le plus longtemps possible et en assurant une meilleure valorisation des déchets qui en sont issus.

L’économie circulaire permet de passer d’un mode de production et de consommation linéaire – consistant à extraire, fabriquer, consommer et jeter – à un modèle circulaire.

La prévention des déchets constitue l’un des socles de l’économie circulaire.

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